L’immobilier sera encore chaud en 2025
Le marché de l’immobilier de luxe, soit les propriétés d’une valeur de plus de 1 million $, semble en pleine croissance, avec des chiffres de vente qui montrent une dynamique intéressante.
Selon l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), il s’est réalisé dans la Capitale-Nationale 77 ventes de maisons et 21 ventes de copropriétés en 2023 de plus de 1 million $, comparativement à 143 maisons et 22 copropriétés, l’an dernier.
Pour les demeures entre 400 000 $ et 600 000 $, l’APCIQ avait enregistré 1092 transactions pour des unifamiliales et 234 pour des copropriétés en 2023. En 2024, ce sont 1633 maisons et 306 condos qui ont changé de mains
Il est effectivement possible que le marché immobilier au Québec connaisse des fluctuations intéressantes dans les prochaines années. Plusieurs facteurs peuvent influencer cette dynamique. Je vous en présente quelques-uns.
Pénurie de maisons: L’offre plus faible de maisons disponibles sur le marché est un élément clé. Si le nombre de propriétés à vendre reste limité, les prix continueront à être poussés à la hausse, surtout dans les segments populaires comme celui des maisons entre 400 000 $ et 600 000 $. Les acheteurs, malgré des prix plus élevés, peuvent encore être prêts à payer pour acquérir une propriété, car la demande reste forte.
Les baby-boomers et l’offre limitée: Plusieurs préfèrent conserver leurs maisons, notamment en raison des incertitudes économiques ou d’un manque de biens qui correspondent à leurs besoins. Cependant, au fil des prochaines années, un grand nombre seront obligés de vendre en raison de l’âge, des problèmes de santé ou du besoin de réduire l’entretien de leur maison. Si cette génération commence à libérer une partie de son patrimoine immobilier, cela pourrait effectivement faire baisser la pression sur le marché.
L’influence de l’économie et des taux d’intérêt: Un autre facteur important à considérer est l’évolution des taux d’intérêt. Si les taux demeurent élevés, cela pourrait ralentir la demande, car l’accessibilité du financement sera plus limitée. Cependant, si les taux se stabilisent ou baissent, cela pourrait relancer l’intérêt pour l’achat de maisons, même si l’offre reste limitée.
Plafonnement des prix: Je prédis que d’ici trois à quatre ans, le marché pourrait atteindre un certain plafonnement, surtout si l’offre commence à augmenter avec le départ progressif des baby-boomers. Toutefois, le rythme auquel les prix se stabiliseront ou redescendront dépendra aussi des conditions économiques globales et des décisions politiques locales concernant le logement (par exemple, des politiques de soutien à la construction ou à la régulation de l’offre).
En résumé, le marché immobilier pourrait rester tendu jusqu’à ce que l’offre commence à augmenter significativement, ce qui pourrait adoucir la pression sur les prix. Les prochaines années seront déterminantes pour voir si les tendances actuelles se maintiendront.
Hypothèques: les taux variables vont baisser et les taux fixes risquent de monter
EXPERT INVITÉ. Le 29 janvier 2025, la Banque du Canada devrait baisser son taux directeur de 3,25 % à 3 %, ce qui fera baisser les taux variables. Les taux fixes sont influencés par les rendements obligataires, qui sont très volatils depuis l’entrée en fonction de Donald Trump. Et l’inflation risque de monter. Les baisses prévues des taux fixes risquent de ne pas se matérialiser. Selon moi, les taux fixes peuvent aller dans n’importe quelle direction.
Les taux variables baisseraient d’environ 0,75 % en 2025
D’ici la fin de l’année, le taux devrait être à 2 % selon la RBC. La TD, CIBC et BNC s’attendent plutôt à un taux de 2,25 %. Avec une prédiction à 2,50 %, BMO est un plus pessimiste. La Scotia se distingue avec une seule baisse de taux et un maintien par la suite à 3 % durant toute l’année.
Depuis quelques mois, le taux variable remonte un peu en popularité. Ceux qui le choisissent misent sur 3 ou 4 baisses du taux directeur cette année.
Les taux fixes 5 ans baisseraient d’environ 0,50 %
Les taux fixes dépendent de plusieurs facteurs, tels que le rendement des obligations gouvernementales, les conditions des marchés des capitaux et la concurrence entre les banques dans le marché des prêts hypothécaires.
Si les taux d’intérêt semblent encore élevés par rapport à ceux d’il y a trois ans à peine, ils sont en fait revenus proches de leurs moyennes historiques à long terme.
Ces prévisions de baisses supposent une économie stable. Il serait imprudent de ne pas tenir compte des menaces de Donald Trump.
À 4 %, le taux de chômage aux États-Unis est très bas. Mais cela risque de changer s’ils renvoient beaucoup de travailleurs immigrants dans leur pays d’origine.
L’imposition de tarif douanier va bien sûr faire monter l’inflation et le renvoi d’immigrants aussi.
Si les politiques économiques de M. Trump entraînent une hausse de l’inflation, il est possible que nous nous retrouvions avec ces rendements obligataires qui augmentent et donc des hausses des taux fixes hypothécaires.
Le marché obligataire a été volatil ces dernières semaines, les investisseurs réagissant aux messages changeants sur les menaces tarifaires et aux implications globales d’une présidence Trump pour les marchés et aux risques d’une hausse de l’inflation. Récemment, aux États-Unis, le rendement à dix ans des bons du Trésor n’a cessé de grimper, pour atteindre vendredi son plus haut depuis octobre 2023.
Je m’attends à ce que cette forte volatilité se prolonge.
Taux fixe ou variable ?
Cela dépend de votre profil, indiqueront avec raison plusieurs courtiers hypothécaires.
« Toute personne cherchant un prêt hypothécaire en ce moment, qu’il s’agisse d’un renouvellement ou d’un achat, devrait obtenir une préapprobation et bloquer le taux pour garantir l’accès aux taux les plus bas, même si les taux fixes augmentent ou si les écarts entre les taux variables et les taux préférentiels diminuent dans les semaines à venir », conseille Philippe Simard, directeur hypothécaire au Québec chez Ratehub.ca.
Je seconde. Si les taux baissent après votre préapprobation, vous profitez d’un taux plus bas. Si les taux montent, vous avez un taux plus bas garanti.
Avec les baisses prévues du taux directeur, un taux variable n’est pas un mauvais choix.
Avec le risque de hausse du taux d’inflation et l’imprévisibilité de Donald Trump, prendre un taux de cinq ans est un choix sécuritaire. Aucune fluctuation dans son taux d’intérêt pendant tout le mandat de Donald Trump vaut son pesant d’or.
Les tarifs feront augmenter le prix des maisons
Les tarifs feront augmenter le prix des maisons
Les tarifs américains et la réplique canadienne frapperaient plusieurs composantes de l’industrie
Les tarifs douaniers américains risquent de bouleverser le secteur canadien de la construction résidentielle, les promoteurs prévoyant des coûts de construction plus élevés et des chaînes d'approvisionnement rompues.
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Un entrepreneur a confié au Globe and Mail que, selon ses estimations, les tarifs américains augmenteraient les coûts de construction d’environ 4%. «Nous sommes encore en train d’évaluer la situation, car c’est compliqué», a-t-il déclaré.
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Un entrepreneur a confié au Globe and Mail que, selon ses estimations, les tarifs américains augmenteraient les coûts de construction d’environ 4%. «Nous sommes encore en train d’évaluer la situation, car c’est compliqué», a-t-il déclaré.Publicité
La construction de maisons implique souvent des éléments de grande taille, c’est pourquoi les fabricants ont développé des opérations importantes des deux côtés de la frontière depuis près de trois décennies. Cela a permis à des composants essentiels de la maison, comme les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation, l’acier et les cloisons sèches, de traverser les frontières, écrit le Globe.Non seulement le président américain a déclaré qu’il imposerait des droits de douane de 25% sur la plupart des importations canadiennes – avant de donner un sursis d’un mois au gouvernement canadien –, mais le Canada a aussi dit qu’il répondrait par des droits de douane sur les produits américains, notamment certains appareils de cuisine, certains types de revêtement de sol, les portes, poutres et panneaux de plancher assemblés.